Le Comte de Monte-Cristo sortira exceptionnellement le vendredi 28 juin 2024 pour des raisons stratégiques, coïncidant avec le début de la Journée mondiale du cinéma. Il arrive un an après la première partie des « Trois Mousquetaires » et seulement six mois après le deuxième opus dédié à Milady, tous deux signés Alexandre Dumas. Si l’on peut parler d’un univers Alexandre Dumas en évoquant ces trois films, il est important de se souvenir qu’ils font partie de la stratégie de Pathé pour regagner du terrain et de son directeur, Jérôme Seydoux, qui avait un plan clair après la crise sanitaire pour relancer le cinéma français : produire moins de films mais s’assurer que chacun soit quasi garantie.
Réinventer le mythe
Pour « Le Comte de Monte-Cristo », il était essentiel de revisiter à la fois le mythe et le roman d’Alexandre Dumas. Après tout, l’histoire est bien connue et il existe déjà environ trente adaptations, certaines Coming from the United States. De plus, la durée du film était un point à considérer. Étant donné que l’œuvre de Dumas couvre approximativement 1 900 pages, on pourrait préférer un format de série télé plutôt qu’un seul film pour aborder intégralement la totalité de l’œuvre. Cependant, il y a une réplique prononcée par le Comte et délivrée par Pierre Niney dans le film que j’apprécie particulièrement : « Nous prendrons tout le temps nécessaire pour notre vengeance. » C’est exactement ce que les réalisateurs Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière ont fait pour rester fidèle à la richesse du roman de Dumas. Oui, « Le Comte de Monte-Cristo » dure 3 heures et 28 minutes, mais le film coule si bien que l’on ne ressent pas passer les trois heures. Cela seul est un indicateur clair de grande qualité.
Edmond, Le Super-Héros
On doit reconnaître la représentation de super-héros du personnage dans la version de 2024 du « Comte de Monte-Cristo », qui était effectivement une approche ingénieuse pour moderniser etactualiser le film. On peut tracer un parallèle entre Batman et Edmond Dantès, similaire à Bruce Wayne dans « The Dark Knight Rises » de Christopher Nolan. Après avoir passé 14 ans emprisonné dans le château d’If, Edmond se réinvente lui-même comme Bruce Wayne le fait depuis son sous-sol. Transformant l’île de Monte-Cristo en une base secrète, Edmond planifie sa vengeance, apprend à se déguiser et à combattre, apparaissant souvent torse nu avec des muscles saillants et des cicatrices visibles. Il est clair que les cinéastes français ont pris inspiration de Batman pour cette adaptation moderne du « Comte de Monte-Cristo », notamment donnée l’amplification du concept de masques dans le film, visible à travers des plans overhead saisissants. De plus, la structure et le narrative entier tournent autour de méthodes de déguisement, d’apparitions soudaines suivies de disparitions furtives, rappelant les changements d’identité et l’utilisation de masques d’Ethan Hunt dans « Mission : Impossible ». Despite Pierre Niney’s youthful appearance, the film successfully avoids ridicule both visually and narratively, maintaining coherence through dialogue and phrasing.
Contenu de « Le Comte de Monte-Cristo » est moins sophistiqué et littéraire que les dialogues de « Les Trois Mousquetaires », qui avaient une lourdeur théâtrale qui pouvait facilement devenir ridicule, surtout avec des acteurs tels que Vincent Cassel, Romain Duris et François Civil, souvent associés à des rôles de rue. L’avantage de « Le Comte de Monte-Cristo » réside dans son choix d’acteurs moins connus du grand public. Bien sûr, Pierre Niney et Laurent Lafitte sont des exceptions, mais Bastien Bouillon, Patrick Mille, Julien de Saint Jean, Vassili Schneider, Anamaria Vartolomei et Anaïs Demoustier n’ont pas encore atteint une reconnaissance générale. Cependant, Laurent Lafitte, Bastien Bouillon et Patrick Mille forment un trio d’antagonistes remarquablement détestable, avec la performance de Bastien Bouillon en tant que Fernand de Morcef qui évoque parfois le personnage du Dr. No. De même, les acteurs plus jeunes tels que Julien de Saint Jean, Vassili Schneider et Anamaria Vartolomei apportent passion et précision à leurs rôles, Anamaria Vartolomei se démarquant particulièrement à chaque apparition, rappelant parfois Isabelle Adjani et Monica Bellucci. C’est une actrice sur laquelle le cinéma français peut compter.
Tempérance et Élégance
Sur le plan technique, il est également fort réussi, avec une caméra qui capture efficacement les décors où se déroule l’intrigue à chaque fois. Tourné dans des environnements naturels, Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière utilisent des plans de travelling, des plans en grue et des images de drone (qui sont nombreux) pour donner toujours un sentiment de grandeur et maintenir les scènes visibles. Bien que certains aient critique.
Malgré la richesse du roman d’Alexandre Dumas, Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière ont réussi à extraire les éléments les plus captivants pour créer un film de cape et d’épée remarquable. Ils ont fait des choix délibérés, en omettant certains passages de l’œuvre originale pour se concentrer sur la quête de vengeance d’Edmond Dantès. Le scénario évoque des aspects de la série de Nolan sur Batman tout en intégrant des éléments rappelant Mission Impossible. Cette approche, qui peut sembler inhabituelle au premier abord, transforme le comte de Monte-Cristo en un super-héros ancestral, ce qui confère au personnage une modernité pertinente. Non seulement cela fonctionne-t-il efficacement, mais cela renforce également la structure dramatique et le storytelling, faisant de cette adaptation l’une des meilleures en termes de clarté narrative et de profondeur dans un temps de trois heures.